Navigez parmi les exemples d'utilisation via les boutons ci-dessous :



L'influence de la religion sur la santé mentale
Les pratiques religieuses fournissent des ressources qui préviennent les symptômes dépressifs.


(Janvier 2020) La prévention des maladies et le renforcement des comportements favorables à la santé sont essentiels dans le contexte du vieillissement de la population européenne. Alors que la majorité des personnes âgées adhèrent toujours à une religion, la science a commencé à étudier si la religion a un lien avec l'état de santé des personnes. Des recherches antérieures sur l'association entre la santé et la religiosité ont mis en évidence des résultats favorables concernant plusieurs affections physiques et mentales chez les personnes religieuses. La religiosité a également tendance à être associée à la dépression, mais en raison de différentes mesures de la religiosité, les études ne sont pas cohérentes quant à l'étendue de cette association. Là où certains ont trouvé un effet positif clair de la religiosité sur la dépression, d'autres n'ont trouvé aucune association. Pour les États-Unis, la recherche a pu confirmer l'association entre la religiosité et la santé mentale, mais jusqu'à présent, il n'y a pas de preuve pour la population européenne. Les auteurs de l'article (voir références en bas de page) ont tenté de combler cette lacune avec leur plus récente étude.

Conceptualisation de la religiosité : deux types d'internalisation religieuse

Pour faire face à des résultats antérieurs contradictoires, les auteurs différencient deux types de religiosité, en se référant au degré d'internalisation. Ils opposent la religiosité qui surgit en réponse à une crise à la religiosité reposante, qui est pratiquée en permanence et qui est davantage motivée par des raisons intrinsèques. Les indicateurs de la religiosité de crise sont la prière occasionnelle et la participation occasionnelle ou nulle à un service religieux. La religiosité reposante se mesure par une fréquence plus élevée de la prière et de la participation aux services religieux. Puisque la religiosité de crise peut être stimulée par des adversités, on s'attend à ce qu'elle ne soit pas associée à une bonne santé mentale. En revanche, une religiosité reposante peut même être un facteur de protection contre la dépression.

La participation aux services religieux a un effet positif sur la santé mentale

Les résultats confirment la présomption des recherches antérieures selon laquelle la religiosité est associée à un nombre moindre de symptômes dépressifs. Cet effet était plus prononcé dans le cas de la participation à des services religieux. La participation à un service religieux semble en effet protéger contre la dépression. Cela peut s'expliquer par le soutien communautaire et social, ainsi que par les structures d'adaptation au stress, que procure le service religieux. D'autre part, la religiosité en situation de crise était associée à une probabilité plus élevée d'avoir certains symptômes dépressifs, comme le fait d'avoir été irritable récemment et d'avoir éprouvé de la fatigue, comparativement à la non-religiosité.

Implications pour les politiques de santé

À la lumière des conclusions présentées, il pourrait être souhaitable d'encourager les personnes âgées qui sont croyantes à maintenir leurs pratiques religieuses et à assister à un service religieux. Cela pourrait réduire les risques de développer des problèmes de santé mentale non désirés. De plus, les chercheurs et les décideurs devraient étudier des moyens d'offrir des services non religieux semblables aux personnes âgées qui n'ont pas de lien avec la religion.

Étude réalisée par Tobias Opsahl, Linda Juel Ahrenfeldt, Sören Möller et Niels Christian Hvidt (2019): Religiousness and depressive symptoms in Europeans: Findings from the Survey of Health, Ageing, and Retirement in Europe. Public Health 175: 111-119. DOI: 10.1016/j.puhe.2019.07.011.

URL: https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0033350619302380?dgcid=coauthor#!

Cet article a été traduit de l'anglais au français. Cliquez ICI pour le lire en version originale.

Photo : Unsplash / Ruben Hutabarat